lundi 31 août 2009

Hiver de pierre


Hiver de pierre hostile

Ville froide poison absurde

Folie de cubiste fécond

Paysage spectral monstrueux

Clapiers de crucifiés maussades

Mansardes cellules cachots

Où flottent des rideaux rouillés

Où vivent des anges repus

Aux gueules grotesques de gargouilles

Villes cités mortes cimetières

Où vomissent des rivières

Dont les poissons sont absents

Boulevards avenues artères

Aux relents de pétrole

Aux fumées de personne

Opium damné des usines

Diarrhées et pets des automobiles

Villes de taupes hibernantes

Où l’homme mauvais loup transhume

Des caves aux greniers

Villes grises de misère

Sans arbres somptueux

Où il pourrait se pendre

Sans coquelicots écarlates

Qui fleuriraient sa tombe

Sans chevaux sans fauves

Sans renards sans mystère

Sans germinations sans fagots

Sans rien qu’un mauvais sort

Qu’un lacis de rues

Couvertes d’hiéroglyphes absurdes

Vendant des squelettes

Ou des ombres

Des miroirs des meurtres et des carnavals

Ruelles dédales labyrinthes

Où flottent des apparences

Et où errent des perdus sans boussole

Des perdus des perdus des perdus

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