jeudi 6 août 2009

Luxures et déluges Dans l’enfer de ma chambre





Luxures et déluges
Dans l’enfer de ma chambre
Contre-poème







Saveur d’encre et d’enfance
Doléance mortelle en amont des hivers
Vieille chambre silencieuse
Mystique sensuelle et blême
Décor de soie d’une tapisserie de saltimbanque
Théâtre de tempêtes obscures
De sagas scandinaves
Où un ange de mort
Casqué de brume exterminatrice
Chevauche une rosse défaillante
Et file dans le crépuscule
Immensément pourpre
Sans amour sans honte ni pardon
Chassant dans les marécages hivernaux
La louve pitoyable
Barbouillée de givre
Et la trouve et la tue
Du baiser de sa lance
Et la laisse sanglante
Gueule contre terre
Agonisante et triste
Presque tarie de sève de vie
Mais pleine de beauté obscure
L’œil encore ouvert
- Près tout près de l’herbe
Qui se carmine avec les arbres le bosquet
(Tout un incendie sylvestre)
Où le rouge comme une colossale vague
Déferle telle une pavane sinistre
Dans un paysage où le trouble s’étrangle brusquement -
Et où la mort enfin
La caresse et la possède
Telle une femme ou bien une haleine
Tiède et mouvante
D’un zéphyr sur la dune.

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